Quelques regards sur les
sciences et sur ceux qui les ont fait avancer...
Projet informatique réalisé par REB Anne-Claire et JOSEPH
Emmanuel Terminales 7S et 8S en 1998/1999 et partiellement
modifié depuis.
- Coup d'oeil historique sur la chimie
- Les grands thèmes de la Chimie
- la chimie physique
- la chimie organique
Coup
d’oeil historique sur la chimie
Les premiers procédés chimiques connus
furent inventés par les artisans de Mésopotamie,
d’Egypte et de Chine notamment à travers le
travail de l’or , du cuivre... en les chauffant avec du
bois ou du charbon de bois, ou encore à travers la
fabrication du verre. Ainsi lorsque se fonde la civilisation
grecque, on connaît déjà le cuivre, le
bronze et le fer, l’or et l’argent, le plomb... et même
le mercure.
Au Moyen-Âge, les alchimistes augmentèrent
les connaissances chimiques de l’humanité mais leurs
intentions sont plus que suspectes à la conscience
scientifique : beaucoup d'escrocs ou faux-monnayeurs, prétendaient
posséder l’enseignement occulte des anciens Egyptiens,
des druides... et connurent le succès de tous les charlatans,
promettant aux uns la fortune et la transformation du plomb
en or, aux autres la guérison de tous leurs maux, la
puissance voire l’immortalité ! Toutefois, malgré
une imagination débordante, les alchimistes découvrirent
tout de même un certain nombre de procédés
chimiques et inaugurèrent une opération
fondamentale : la pesée. C’est ainsi, qu’ils
introduisent sans trop le savoir, la méthode quantitative.
A la fin du Moyen-Âge, un alchimiste allemand,
Eck de Sulbach, observa que les métaux augmentaient leur poids
quand on les « calcinait » et en déduisit
que le métal s’unissait avec un « esprit »
(ce que nous appellerions aujourd’hui un gaz, et dans ce cas
précis, l’oxygène). Cette observation suscita
beaucoup d’intérêts chez les savants et contribua
à la naissance de la première théorie
chimique à savoir : Pourquoi les corps brûlent-ils
? Beaucoup s’intéressèrent au problème
et exposèrent des théories diverses . Toutefois,
il fallut attendre la fin du XVIIe siècle pour qu’apparaisse
la véritable première théorie, à
savoir la théorie du phlogistique dont les partisans
étaient aussi nombreux qu’opiniâtres. On considérait
que tout corps était constitué d’une matière
inflammable, le phlogistique, ce qui donna lieu à de
nombreux principes.
Jusqu’au XVIIe siècle, la chimie s’est essentiellement
occupée des métaux, des liquides... et de toutes
les propriétés qui pouvaient en découler.
Au début du XVIIIe siècle pour permettre
à la chimie de continuer sa progression il devient
impératif de pouvoir non seulement opérer sur
les liquides, contenus dans des récipients ou sur
des solides, mais également sur des gaz. C’est
ainsi que Moitrel proposa d’enfermer
l’air dans une cloche remplie d’eau, renversée au-dessus
d’une cuve à eau. Ce procédé connu par
tous aujourd’hui permit des progrès considérables.
Désormais, ils étaient capables de recueillir
et de mesurer des volumes gazeux...la chimie moderne était
née et sa première préoccupation fut
l’analyse de l’air. Ainsi, en 1805,
Gay Lussac
énonça les fameuses lois volumétriques
sur les combinaisons gazeuses, qui interprétées
par l’italien, Avogadro
aboutirent à la théorie moléculaire
des gaz et à l’hypothèse selon laquelle
des volumes égaux de gaz différents pris dans
les mêmes conditions de température et de pression,
ont toujours le même nombre de molécules. Par
ailleurs, Lavoisier
en reprenant les expériences de Priestley
sur l’air, démontra que l’air n’était
pas un corps simple mais au contraire que celui-ci était
composé de deux « airs », l’un entretenant
les combustions et qu’il proposa d’appeler oxygène,
l’autre étant capable d’asphyxier un petit animal et
qu’il appela pour cette raison azote. Et c’est ainsi
qu’il mit un terme à la fameuse théorie du
phlogistique.
Après ces expériences définitives,
la chimie allait prendre son essor. La distinction fondamentale
introduite par Lavoisier
entre corps simples et corps composés, illustrée
par l’analyse de l’air (vers 1776) et par celle de l’eau (en
1784-1785), engendra la course à la découverte
et à l’isolement des corps simples ou éléments.
Du temps de Lavoisier, on en connaissait 23. Quarante ans
plus tard, Dalton en
cite 36 et Berzelius
40. Vers 1869 on en connaîtra 63. Dans le même
temps, les chimistes et les physiciens établissent
les lois de combinaison (lois de Proust, de Dalton
,de Gay-Lussac, de Richter-Berlius...) et la chimie avance
sagement dans les sentiers tracés par Lavoisier.
La chimie va alors connaître ses premières
grandes crises : l’hypothèse atomique sur la
constitution de la matière, liée aux travaux
de Dalton et Berzelius
fut discutée aux alentours de 1870 par les «
positivistes », qui ne croyaient pas aux atomes ;
« les vitalistes » étaient persuadés
que les corps organiques ( c’est à dire le composant
de la matière vivante ou les produits de l’activité
des êtres vivants) étaient régis par des
lois distinctes des lois de la chimie minérale. Ils
pensaient que cette chimie organique avait ses lois propres
et ils s’opposaient ainsi aux théories d’un savant
comme Wöhler, qui réalisa, en 1828, la synthèse
de l’urée.
A partir des années 1850, on commence à
utiliser le comportement de diverses substances vis-à-vis
de la lumière polarisée pour déterminer
leur architecture, et la chimie des structures naît
avec les travaux de l’allemand Kékulé
von Stradonitz de Butlerov ...
Plus tard lors du premier congrès international
de chimie en 1860 sur l’architecture moléculaire,
un jeune chimiste russe, Dimitri Mendeleïev marqua sa
génération mais également toute la science
contemporaine en proposant une classification rationnelle
de tous les éléments (au nombre de 63 en
mars 1869). Cette classification était fondée
sur la répétition périodique des éléments
classés par ordre de masse atomique croissante. Toutefois,
ce n’est qu’en 1913, lorsque
Bohr proposa le modèle atomique dit semi-classique que
l’on comprit quelle était la clé du tableau
de Mendeleïv.
La chimie a connu des progrès spectaculaires jusqu’à
ces dernières années et en connaît encore.
De découvertes en découvertes, chaque jour les
scientifiques avancent un peu plus. Toutefois leur travail
est encore loin d’être terminé tant les domaines
d’études de la chimie sont variés.
Les grands thèmes
de la chimie
La chimie physique
La
chimie physique est un domaine
de la chimie qui relie la structure chimique des composés
à leurs propriétés physiques. Elle consiste
notamment à étudier les propriétés
de la pression, de la tension de surface, de la viscosité,
de la densité...mais également à étudier
des aspects dits classiques du comportement des systèmes
chimiques, comme les propriétés thermiques,
les équilibres, les vitesses de réaction...
Elle cherche également à expliquer les effets
électriques, thermiques et mécaniques des électrons
et des protons individuels sur les solides et les liquides.
La chimie physique fut d’abord consacrée au problème des affinités
chimiques ou encore à
la façon dont les composés peuvent réagir
les uns avec les autres:
la corrosion du fer et non de l’or, le fait que l’oxygène
intervienne dans la combustion et non l’azote, sont des exemples
classiques d’étude.
A partir du XIXe siècle,
de nombreux chimistes (Berthollet,
Thomson , Carnot, Berzelius
, Gibbs, Guldberg,
Waage...), s’intéressent aux réactions chimiques proprement
dites (vitesse de réaction,
réversibilité, catalyse, thermodynamique...)Les
concepts de chaleur, d’énergie, de travail et de température
se précisent et donnent lieu aux premières lois
de la thermodynamique énoncées par Mayer,
Kelvin puis
Nernst.
Par ailleurs Avogadro
en reprenant la théorie atomique de Dalton précise
la différence entre les atomes et les molécules
des composés élémentaires.
De même, suite à toutes ces découvertes
entre 1860 et 1875, Boltzmann, Thomson et Maxwell
montrèrent comment
rendre compte de la loi des gaz parfaits par une théorie cinétique de la matière.
En 1874, le physico-chimiste hollandais Van't
Hoff , considéré généralement
comme le père de la cinétique chimique, fonde
la stéréochimie avec ses travaux sur les composés carbonés optiquement
actifs et les structures moléculaires asymétriques
en trois dimensions. puis il relia trois années plus
tard, la thermodynamique à la cinétique des
réactions et introduisit une méthode pour déterminer
l’ordre des réactions. En 1889, fut également
énoncé par Arrhénius la
théorie de la dissociation électrolytique.
Au XXe siècle, les progrès en cinétique
chimique se sont poursuivis avec les études sur les
structures moléculaires, les vitesses de réaction
et les réactions en chaînes,
par des physico-chimistes comme Irving
Langmuir, Jens Anton Christiansen, Polanyi....En 1923,
Lewis approfondit et clarifia les principes de la thermodynamique
énoncés par Gibbs
.
A la moitié du XXe
siècle, avec l’émergence de la théorie
quantique, la chimie physique prend un tournant décisif.
En 1897, Planck
propose une quantification de l’énergie de certains systèmes
: l’énergie se manifesterait en quantités finies
de la même façon que les niveaux d’énergie
dans les atomes. En 1913 Bohr
montre commente le concept de quantification pouvait expliquer le spectre de l’atome d’hydrogène. Vers
1930, Schrödinger
et Heisenberg introduisent la notion
de fonction d’onde, incluant
ainsi la dualité onde-corpuscule des électrons.
La chimie physique sous ses différentes
formes (thermodynamique, électrochimie, photochimie...)
est actuellement un domaine très actif en recherche
et progresse chaque jour davantage. Par ailleurs, sans les
progrès apportés par la chimie-physique certaines
révolutions actuelles duent à l’informatique
et au développement des moyens de communications n’auraient
peut-être pas pu se produire.
La
chimie organique
La chimie organique est une des
branches de la chimie qui étudie les composés
du carbone et leurs réactions. De nombreuses variétés
de substances sont constituées de molécules
organiques : les médicaments, les vitamines, les matières
plastiques, les fibres naturelles et synthétiques,
les glucides...Son but est de déterminer les structures
des molécules organiques, d’étudier leurs différentes
réactions et de développer des procédures
pour synthétiser les composés organiques.
La chimie organique connaît son
avènement avec Wöhler, qui est parvenu à convertir un composé inorganique
ou minéral, le cyanate d’ammonium, en une substance
organique, l’urée, que l’on trouve dans l’urine de
nombreux animaux. Avant, les chimistes étaient persuadés
que la synthèse des composés organiques nécessitait
l’intervention d’une force « vitale ». Ainsi, avec
cette découverte, Whöler brisa la barrière
entre les composés organiques et inorganiques.
C’est ainsi que les chimistes contemporains
considèrent désormais les composés organiques
comme étant ceux contenant du carbone et un ou plusieurs
autres éléments, le plus souvent l’hydrogène,
l’oxygène, l’azote, le souffre, les halogènes.
La chimie organique a eu et possède
encore une influence importante sur la vie du XXe siècle
en améliorant la qualité
des substances naturelles et en permettant de synthétiser
des composés naturels et artificiels qui ont permis
à leur tour d’améliorer l’hygiène et
le confort. Toutefois, là aussi le travail est loin
d’être terminé...
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