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Capitale de l’Espagne, en Nouvelle-Castille, et chef-lieu de la province et de la Communauté autonome de Madrid, située à 655 m d’altitude et baignée par le Manzanares, au pied de la sierra de Guadarrama.
Principale ville d’Espagne, Madrid est le centre administratif, la place financière et le nœud des grands axes routiers, ferroviaires et aériens du pays. L’extraordinaire développement de la métropole, dont les prolongements s’étendent sur les banlieues industrielles de Carabanchel, Vallecas et Barajas, en fait la rivale de Barcelone, qui reste le premier centre industriel d'Espagne. Son industrie s’est diversifiée autour de la construction automobile et aéronautique, des industries chimiques, pharmaceutiques et alimentaire, de l’imprimerie et du travail du cuir.
Madrid est avant tout un important centre tertiaire, accueillant les sièges sociaux des principales entreprises et des grandes banques du pays, un centre universitaire et culturel de premier plan (université de Madrid, université pontificale, université autonome de Madrid, université polytechnique de Madrid, Académie royale de musique, etc.). Enfin, célèbre pour la richesse de son patrimoine culturel, sa vie nocturne et la qualité de son accueil, la ville reçoit en toute saison la visite de nombreux touristes.
Contrairement à la majorité des villes, Madrid ne s'est pas construite au fil des siècles. Elle est née de la décision d'un roi, Philippe II, qui voulut faire d'un lieu aride la capitale de son royaume. Depuis 1963, Madrid est la capitale d'une zone métropolitaine qui réunit 22 communes s'étirant sur 1 747 km2. La ville fut conçue sur un unique plan architectural, avec de larges artères, des immeubles cossus en pierre de taille ou étirés vers le ciel en verre et aluminum, ceinturés de deux parcs, le parc du Retiro et le Campo del Moro. La célèbre promenade du Prado (XVIIIe siècle) résulte des grands travaux d'urbanisme de l'époque. Commerces de luxe et grands magasins donnent à la capitale espagnole une perpétuelle animation. Madrid est en effet réputée pour ses nombreuses boutiques élégantes, bordant les larges avenues qui entourent la vieille ville.
Peuplés surtout de provinciaux, les faubourgs n'offrent que peu d'intérêt d'un point de vue architectural. Les campagnes autour de la capitale sont peu peuplées.
La Puerta del Sol («porte du Soleil»), grande place en forme de croissant, constitue le cœur historique de Madrid et symbolise le centre de l’Espagne. La ville compte de nombreuses places, parmi lesquelles la Plaza Mayor, construite en 1617 et certainement l’une des plus belles places du monde. Situé au centre de la ville, elle fut le théâtre des principaux événements historiques de Madrid et de l’Espagne. La grande Plaza de la Cibeles est connue pour ses fontaines et la statue de Cybèle; la monumentale Plaza de Toros est réputée pour son arène, au nord-est de la ville. Madrid est également réputée pour ses nombreuses boutiques élégantes, bordant les larges avenues qui entourent la vieille ville. Partout, statues de rois et de capitaines, d'artistes ou de personnages mythologiques voisinent avec les fontaines et bassins. Les édifices les plus anciens sont les églises San Pedro el Real (XIIe siècle), San Jeronimo el Real, la capilla del Obisco et la Casa de los Lujanes (XVIe siècle).
Le musée du Prado, célèbre pour sa collection de peintures de l’école espagnole (le Greco, Francisco Goya, Diego Velásquez), est sans aucun doute le joyau de la ville. Commencé en 1785, il fut achevé sous Ferdinand VII, entre 1819 et 1830. C’est l’un des plus riches musées du monde, avec plus de 2 500 œuvres exposées. Outre les tableaux de l’école espagnole, le Prado possède une remarquable collection de peintures des écoles flamande et italienne, souvenir des possessions espagnoles dans ces régions européennes. On peut donc y voir des œuvres de Bosch, Rubens, Van Dyck, Raphaël ou encore de Titien et de Tiepolo. Depuis la fin des années 1980, Madrid a vu s’ouvrir le centre d’art Reine-Sophie, du nom de l’épouse du souverain Juan Carlos. Consacré à l’art contemporain, ce musée, installé dans un ancien hospice restauré, dans la vieille ville, offre un panorama de la création artistique du XXe siècle. Sa pièce maîtresse est le tableau de Pablo Picasso, Guernica, présenté autrefois dans une annexe du Prado. Le tableau monumental, représentant l’horreur du bombardement du petit village de Guernica par les avions franquistes et allemands, est exposé dans une gigantesque niche encadrée par les exceptionnelles études préparatoires réalisées par le maître. Ville d’art, Madrid accueille également, dans une très belle villa du XVIIe siècle, la collection privée Thyssen-Bornemisza, autrefois installée en Suisse. Ouverte au public grâce à une convention entre la famille Thyssen-Bornemisza et l’État espagnol, qui met à disposition la bâtisse abritant les œuvres, cette collection offre un panorama remarquable de la culture européenne du XIVe au XXe siècle. Les autres sites intéressants de la ville sont le Palais royal (1737-1764), l’église San Francisco el Grande (XVIIIe siècle, œuvres de Goya), la basilique d’Atocha, le Musée national d’Archéologie, le Musée national des Sciences, le musée du Peuple espagnol ainsi que les jardins botaniques et le zoo du parc du Bueno Retiro. Le palais de la Zarzuela sert de résidence à la famille royale, et celui du Prado, construit par Philippe II, fut l’ancienne résidence de Francisco Franco. Au nord-ouest de Madrid se trouvent le monument aux morts dédié à la mémoire des disparus de la guerre civile (1936-1939) ainsi que le monastère et le palais de l’Escurial, construits au XVIe siècle sur les plans de l’architecte Juan Bautista de Toledo, sur ordre de Philippe II, et abritant les tombeaux de certains souverains espagnols. À la périphérie, Aranjuez et Alcalá de Henares constituent les autres hauts lieux historiques.
Au Xe siècle, la forteresse maure de Madjrit, fut édifiée pour protéger la ville de Tolède, située plus au sud. Élevée à l’emplacement de l’actuel palais royal et commandant l'accès à la plaine méridionale, cette forteresse (ou Alcázar) fut conquise en 1083 par Alphonse VI, alors roi de Castille et de León (1065-1109). Ce dernier chassa les Maures de Tolède en 1085.
Mais il fallut attendre le XVIe siècle pour que la petite bourgade de Madrid, bien située au cœur de la péninsule Ibérique, prenne de l'importance, en particulier grâce à Philippe II qui y transféra la cour en 1561 et la déclara capitale du royaume.
Au XVIIIe siècle, Madrid connut un développement extrêmement rapide. Charles III, qui nomma Goya peintre de la cour, œuvra pour la qualité de l’urbanisme et fit achever le Palais royal, qui remplaça le vieil Alcázar. Durant ce Siècle d'or, de nombreux monuments furent construits dans la ville et aux alentours tel l'austère palais de l'Escurial. La vie politique, artistique et économique était alors à son apogée.
Prise par les Français lors des guerres napoléoniennes, la ville fut gouvernée de 1808 à 1812 par Joseph Bonaparte, le frère de Napoléon Ier. Les violents combats qui eurent lieu sur la place de la Puerta del Sol furent immortalisés par la célèbre peinture de Goya, les Fusillades du 3 mai (Tres de Mayo), œuvre réalisée en 1814-1815, symbolisant la résistance espagnole, et exposée au musée du Prado.
Durant la guerre civile, de 1936-1939, qui donna lieu à de violents combats, Madrid fut défendue par l'imposante armée républicaine du général Miaja. Elle fut la dernière ville républicaine à se rendre aux nationalistes (mars 1939).
Population (1991) : 2 984 580 habitants; agglomération et Communauté autonome : 4 935 640 habitants.
