Très bien desservie par le rail, la route, les voies fluviales et par l'aéroport Rhin-Main, le plus important du pays, la ville est une des grandes places financières européennes. Surnommée Main-hattan, en raison de ses gratte-ciel et de ses banques, Francfort abrite, entre autres, la première Bourse
du pays et la Bundesbank (la «Buba»). Depuis la fin du XIXe siècle, l'activité industrielle s'est développée avec la chimie (groupe Hoechst), la métallurgie (firme Opel) et le travail du cuir (tanneries d'Offenbach, dans la banlieue sud-est de la ville), notamment. Chaque année, Francfort accueille de grandes manifestations, dont la Foire internationale du livre, qui fait de la ville un pôle culturel important. Francfort est divisée entre la vieille ville (en allemand Altstadt), située au bord du fleuve et une ville nouvelle (en allemand Neustadt), au nord de la précédente. La vieille ville, surtout peuplée de commerçants et d'artisans, possède encore de nombreux traits médiévaux. La ville moderne abrite le quartier d'affaires et les édifices publics les plus importants. Pendant cinq cents ans, un groupe de maisons gothiques, le Römer, fut utilisé comme hôtel de ville. Celui-ci forme le cœur d'une place entourée de demeures médiévales, le Römerberg. Les autres points de repère de la ville sont la Leinwand-Haus, ou «maison du marchand d'étoffes», datant du XIVe siècle, la tour-porte Eschenheim, de 1426, le palais des princes de Thurn et Taxis (qui servit de lieu de réunion pour la diète de la Confédération allemande de 1816 à 1866) et la maison d'enfance de Goethe. L'édifice religieux le plus important de la ville est la cathédrale Saint-Barthélemy. Construite au XIIIe siècle, sur le site d'une église du IXe siècle, elle fut le théâtre des élections des saints empereurs romains germaniques, puis, après 1562, des couronnements impériaux. L'église Saint-Paul (XVIIIe-XIXe siècle), où siégea le Parlement de Francfort de 1848 à 1849, l'église Saint-Léonard (XVe-XVIe siècle) et l'église Saint-Michel (1953) sont elles aussi remarquables. Le «quai des musées», grand projet planifié à la fin des années 1970 et récemment terminé, comporte sept musées. Ce complexe abrite, outre le musée de la Poste, les musées des Arts décoratifs, de l'ethnographie, du Cinéma, de la Sculpture et de la Peinture européenne depuis le XIVe siècle. Le Musée juif, inauguré lors du 50e anniversaire de la Kristallnacht («Nuit de cristal»), fait également partie de cet ensemble. Il est situé de l'autre côté du fleuve, dans le palais des Rothschild, la célèbre famille de financiers juifs. Ce musée relate l'histoire des Juifs en Allemagne, du Moyen Âge jusqu'à nos jours et se concentre plus particulièrement sur le ghetto juif de Francfort. On peut aussi visiter le musée d'Histoire naturelle et de Paléontologie de Senckenberg, le zoo et le jardin botanique. La ville possède une université, édifiée en 1914.Malgré le peuplement de la région depuis l'âge de pierre, Francfort fut probablement fondée, en tant que ville romaine, vers le Ier siècle av. J.-C. À la fin du VIIIe siècle, Einhard, le biographe de Charlemagne, la désigna sous le nom de «Frankonovurd». Sous le règne de l'Empereur (800-814), des conseils impériaux se réunirent à Francfort, choisie comme capitale de la Franconie. La bulle d'or de 1356 fit de la ville le siège des couronnements impériaux et celle-ci devint une ville libre d'Empire, en 1372. Vers 1530, ce fut un haut lieu du protestantisme. Ayant rejoint la Confédération du Rhin en 1806, elle fut érigée en capitale de grand-duché par Napoléon. Elle retrouva son statut de ville libre en 1815 et devint capitale de la Confédération germanique jusqu'en 1866, date à laquelle elle fut annexée par la Prusse lors de la guerre Austro-prussienne. Pendant la Seconde Guerre mondiale, la ville fut très endommagée par les bombardements, mais a été reconstruite depuis. Francfort fut choisie pour accueillir la Banque centrale européenne (la Bundesbank).
Population (estimation 1993) : 641 300 habitants.
