LES TRADITIONS FRANCAISES
La gastronomie française
Les spécialités du Nord et de l'Est
L'histoire de ces régions, terres de brassages culturels, a enrichi leur gastronomie. Le visiteur, en dégustant une assiette de moules-frites à Boulogne ou à Calais, ou une gaufre au sucre, peut se demander où sont vraiment nés ces plats, appréciés de même manière et depuis si longtemps de part et d'autre de la frontière franco-belge. La cuisine alsacienne, avec ses bretzels, ses saucisses et ses boudins, ses recettes à base de porc, accompagné de chou, de pomme de terre ou de fruits, ses riches pâtisseries célèbre à sa façon son roboratif germanique. Les fromages, assurément, sont bien de chez nous.
La brioche
A la pâte rendue onctueuse par les oeufs et le beurre, la brioche est un mets de fête en Alsace : celles du neujohweka se dégustent au Nouvel An.
La salade de pommes de terre
Salade de pommes de terre tiède et saucisson s'allient pour constituer une robuste spécialité alsacienne.
Il est fumé selon les recettes traditionnelles, et servi avec des pommes de terre, il nous vient de Boulogne.
Populaire dans toute les régions, il se sert moelleux, la pâte attendrie par le jus de la farce.
Il accommode les pois frais que l'on produit dans les zones maraîchères autour d'Amiens
La choucroute
La choucroute, chou blanc haché, fermenté dans une saumure, mijote plusieurs heures, parfumée de grains de genièvre et arrosée de vin blanc. Outre les pomme de terre, toujours présentes, sa garniture peut être d'une grande variété : côtelettes ou poitrine de porc, jambonneau, jarret, saucisses, lard, boudin ... Frais, un riesling ou une bière blonde l'accommode avec bonheur.
Revenue à la poêle avec jambon fumé et crème fraîche, elle est une des recettes de poisson de la région.
La Quiche
La célèbre spécialité lorraine est composée de lard, de crème et d'oeuf. Elle a conquis la France entière.
Le porc aux deux pommes
Le porc aux pommes réunit celles qui poussent en terre et celles qui se cueillent sur les arbres.
Il se prépare toujours à l'ancienne. Délicatement fumé, il mérite sa réputation.
La carbonade
Boeuf braisé mijoté à la bière, c'est une recette flamande. Le nom rappelle le temps de la cuisine au charbon.
Tarte aux fruits pris dans une crème, elle est faite avec de la pâte brisée ou levée.
Les madeleines et les babas
Les madeleines à Commercy, les babas à Lunéville : les cuisiniers de Stanislas Leszczinski rivalisaient d'inventivité pour satisfaire un prince gourmand.
Les macarons
Spécialité de Nancy, les macarons sont de petites meringues à la pâte d'amandes.
Les fromages
Outre les célèbre brie de Meaux, <munster d'Alsace et coulommiers, le Nord et l'Est de la France produisent d'excellents fromages moins connus tels que le maroilles, le géromée, le vieux Lille, la boulette d'Avesnes, le dauphin ou le rollot.
Les spécialités de l'Ouest
Dans ces régions à vocation agrivole et aux ressources maritimes variées, la cuisine est à la fois une, par ses produits de base, et diverse, par leur utilisation. Doux en Normandie, demi-sel en Bretagne, le beurre est partout, comme la crème qui donne naissance à tant de sauces, certaines pouvant napper avec bonheur toutes sortes de poissons, crustacés ou de coquillages que la mer et le littoral offrent à profusion de la Seine-Maritime à la Vendée.
Les moules marinière
Avec un peu de céleri à la cuisson et un peu de crème ensuite, elles deviennent "à la normande".
Les huîtres
Les huîtres, nappées de sauce, sont délicieuses passées sur le grill.
Les rillettes
Au Mans, on utilise aussi les rillettes pour de délectables tartes ou dans des omelettes.
L'artichaut
Pour changer de la vinaigrette, essayez l'artichaut farci, ou avec une simple sauce au beurre.
Les fruits de mer
Un plateau de fruits de mer équilibré associe huîtres, coquillage divers et crustacés sur un lit d'algues et de glace pilée. Le pain de seigle beurré et un muscadet sur lie bien frais s'imposent à la dégustation, mais soyez circonspect avec le citron ou le vinaigre aux échalotes.
Le gigot à la bretonne
Une fondue d'oignons doucement cuite au beurre parfume les haricots du gigot à la bretonne.
Les tripes de Caen
Selon la tradition c'est à 10h du matin qu'il convient de déguster les tripes à la mode de Caen.
La tarte Tatin
En dépit de ses pommes et de sa crème fraîche, la tarte Tatin n'est pas normande mais solognote.
Les crêpes
Symbole de la Bretagne touristique, les crêpes de froment sont nées à la fin du XIXè siècle.
Les galettes bretonnes et les palets
C'est au beurre légèrement salé que les galettes bretonnes et les palets doivent leur inimitable saveur.
Les fromages
Normand (camembert, livarot, pont-l'évêque, etc...) aussi bien que berrichons (crottin de chavignol), ces fromages et bien d'autres, sont désormais protégés par des appellations d'origine contrôlées.
Les spécialités du centre de la France et des Alpes
La profusion et l'excellence des produits du terroir suffiraient à expliquer la vocation culinaire des grands chefs lyonnais et bourguignons, qui collectionnent les "toques" et les étoiles, et dont le réputation n'est plus à faire. Poulet de Bresse, boeuf charolais, jambon sec du Morvan, gibier d'eau des Dombes, cuisses de grenouilles et poissons de rivière disputent aux emblématiques escargots de Bourgogne la première place au palmarès de la bonne cuisine. Le Jura et la Franche-Comté ne sont pas en reste, avec les saucisse fumées, les fromages ou l'huile de noix, pas plus que l'Auvergne avec ses jambons salés, ses fromages aussi, ses robustes potées aux choux et ses lentilles vertes.
La moutarde de Dijon
La fameuse moutarde de Dijon, forte ou aromatisée, est un condiment à base de vinaigre et de graine de moutarde sélectionnées. Il en existe plusieurs variété, pour la table ou pour la cuisine.
Grand classique des menus d'hiver, il est préparé avec des morceaus de choix, marinés et cuits au vin rouge, avec du lard fumé coupé en dés, des champignons et des petits oignons.
Pochés dans le vin et mollet, ils sont servis sur des toasts frottés d'ail et nappés d'une sauce au vin.
La rosette
La rosette et le "jésus" saucissons secs enveloppés de boyaux naturels, sont des spécialités du lyonnais.
Les escargots à la bourguignonne
Farcis d'une persillade, les escargots sont servis dans leur coquille.
La "falette"
Poitrine de veau farcie, elle se déguste avec du chou braisé, ou froide avec une salade.
L'entrecôte à la dijonnaise
L'entrecôte à la dijonnaise s'accompagne d'une sauce moutarde, qui convient aussi aux viandes blanches et au lapin.
Appellation contrôlée, ce poulet est aussi bon nature qu'avec une sauce aux morilles.
Les pieds paquets
Spécialité lyonnaise, les pieds paquets sont des pieds de porcs farcis au foie de veau et emballés dans une crépine.
Le petit salé
Plat typiquement auvergnat, se sert avec des lentilles vertes du Puy.
Elle est additionnée de noix concassées, abondantes dans la région.
Le clafoutis
Le clafoutis limousin est une sorte de pâte à crêpes, avec des fruits, cuite au four de préférence des cerises noires.
Les fromages
Ces régions produisent une palette de fromages très variée, depuis l'odorant époisses bourguignon jusqu'au sage cantal, en passant par le roquefort au lait de brebis ou les fromages à pâte cuite, comme la raclette ou l'emmental à fondue.
Les spécialités du Sud-Ouest
Difficile de faire en peu de mots l'inventaire culinaire de ce pays de cocagne. Huîtres et moules abondent sur le littoral, où les poissons, comme la lamproie ou l'anguille, sont souvent préparés à la bordelaise, c'est-à-dire au vin blanc. En périgord ou en Gascogne, canards et oies sont à l'honneur, en confits, magrets et foie gras, quand on ne les retrouve pas dans le cassoulet de Toulouse ou de Castelnaudary. Les autres volailles abondent, ainsi que la palombe et d'autre gibiers à plumes. Préparé de toutes les façon, le porc donne les saucisse de Toulouse, le jambon de Bayonne et, à profusion, pâtés, confits et saucissons. Fameuses autant que coûteuses, les truffes couronnent le tout. Mais il faudrait aussi parler des fromages de chèvre du quercy ou du Poitou, de ceux, pur brebis, des Pyrénées, ou du pruneaux d'Agen...
Elle se cuit à la poêle : on fait revenir des piments et du jambon cru, et on ajoute les oeuf battus.
Le foie gras
Le foie gras d'oie ou de canard est confectionné à partir du foie entier de l'animal d'abord élévé en plein air, puis gavé au maïs.
Le homard
Fleuron des crustacé, il est ici préparé en terrine, en gelée et aux herbes.
Le cabécou du Quercy
Petit fromage de chèvre, le cabécou du Quercy est délicieux sur un lit de salade verte additionné de croûtons frits.
Le cassoulet
Le cassoulet fait l'objet d'âpres discussions, et chaque cuisinière a sa recette. Les ingrédients de base sont les haricots blancs, les saucisse et la graisse, de porc ou d'oie, où l'on fait revenir les morceaux de viande, porc, mouton ou volaille selon les régions.
Le canard
Il est omniprésent dans la cuisine du Sud-Ouestn en confit ou servi en magret.
Les truffes
Les truffes affectionnent les terrains calcaires du Périgord. Très rares, elle parfument foie gras et omelettes.
Les pruneaux
Les pruneaux, spécialité d'Agen, accommodent lapin ou volaille, ou sont arrosée d'armagnac.
Le saucisson
Parfois encore confectionné à la ferme, est, avec le jambon et d'autre cochonnailles, à la base de la cuisine paysanne.
Il est parfois conservé en pots de verre, où il baigne dans l'huile d'olive aromatisés aux herbes.
Le touron
Le touron du Pays basque est une pâte d'amandes présentée en pains multicolores, avec fruits confits, noisettes ou pistaches.
Les champignons sauvages
Les forêts recèlent de nombreuses espèces de champignons savoureux : cèpes charnus et ventrus, aux tête brunes, morilles aux chapeaux alvéolés, girolles en forme de trompettes fripées.
Les spécialités du Midi
En étén dans les marchés du Midi, les étal croulent sous les poivrons, les tomates, les courgettes et les aubergines qui composent, avec les fruits gorgés de soleil et les fleurs, une palette éclatante. Alors que le Languedoc-Roussillon fournit les premiers fruits de saison, à l'automne courges, châtaignes, cèpes et girolles donnent aux éventaires des tons plus chauds et un léger parfum de sous-bois. Traditionnellement, les légumes accompagnent le mouton ou l'agneau, provenant de préférence de la Crau ou des prés salé de la Camargue. En bord de mer, le poisson est à l'honneur, grillé ou avec des soupes que sont la célèbre bouillabaisse marseillaise ou la bourride languedocienne. Les huître de la Méditerranée ont une saveur plus prononcée et de la Manche. La Corse dont la cuisine est plus influencée par l'Italie, produit des fromages de caractère et une charcuterie savoueuse et de qualité, à partit de porcs élevés en plein air.
Elle est toujours composée de laitue, tomates, haricots verts, olives noires, oeufs durs et anchois.
Avec haricots blancs et pâtes, il est compsée de légumes parfumés au basilic, à l'ail et à l'huile d'olive.
La bouillabaisse
A l'origine, c'est un plat populaire marseillais, ille est devenus aujourd'hui un luxe. Des poissons de roches tels que daurade, rascasse, rouget, congre ou baudroie cuisent au court-bouillon avec oignons, ail, huile d'olive, tomates et safran. Le bouillon arrose des croûtons qu'accompagne une sauce épicée, la rouille.
La ratatouille
C'est un ragoût de légume d'été revenu dans de l'huile d'olive, puis cuits longtemps à feu doux.
La pissadière
Pâte à pizza garnie d'oignons, d'anchois et d'olive, elle s'achètent dans toutes les boulangeries de Provence.
L'aïoli
L'aïoli est une mayonnaise à l'huile d'olive très aillée, qui accompagne morue, oeufs durs et légumes crus ou à l'étuvée.
La daube
La daube, de boeuf ou de sanglier, doit mariner une nuit dans du vin rouge, puis mijoter au mons quatre heures.
Spécialité niçoise, elle est mêlée dans une purée pommes de terre, morue, ail, crème fraîche et huile d'olive.
Elle est encore meilleure si sa crème est faite avec des citrons de la Côte d'Azur, par exemple de Menton.
La fougasse
C'est une pâte à pain farcie d'olives noires, d'anchois, d'oignons et d'herbes aromatiques. Sucrées, elle est garnie d'amandes.
Le miel
Il présente une large palette de saveur qui dépendent des plantes butinées par les abeilles : lavande, romarin, thym, mais également acacia, châtaignier ou sapin.
Olive et huile d'olive
Les olives servent à la fabrication de l'huile, mais sont aussi mises en concerve, mûres ou encore vertes. Etalées sur du pain grillé, la tapenade, une purée d'olives, de câpres et d'anchois accompagne le pastis de l'apéritif.
LES GRANDS VINS FRANCAIS
Le champagne
Les événements heureux de la vie, les fêtes traditionnelles, les manifestations officielles, en France comme à l'étranger, se célèbrent avec du champagne. Ce vin mousseux, d'où s'échappent des myriade de bulles est devenu le symbole de l'allégresse mais aussi de l'élégance et de la distinction. Ses qualités exceptionnelles, souvent imités en font le fleuron des vins de France, le meilleur ambassadeur de la Champagne qui connaît, grâce à lui, une renommée internationale et des rentrées d'argent assurées, car ce produit de luxe qui se vend très cher à un grand succès.
Les grandes maisons de négoce, nées pour beaucoup au XIXè siècle, ont crée de toutes pièces la légende dorée du champagne. Pêle-mêle, on citera Heidsieck, Bollinger, Moët et Chandon, Lanson, Ruinart, Krug, Roederer, Veuve Clicquot, Castellane, Deutz, Laurent Perrier, Mumm, Pol Roger, Pommery, Gosset, Ayala, Taittinger,... en remarquant d'ailleurs le nombre des fondateurs d'origine allemande, pour la plupart venus faire fortune après l'écroulement de l'Europe napoléonienne. Les "cuvées spéciales" de ces maisons sont un peu la quintessence du Champagne : meilleurs crus, assemblages subtils, habillage somptueux, bulles de rêve. Parmi les plus célèbres : Dom Pérignon (Moët et Chandon), Cristal(Roederer), (Belle Epoque (Perrier-Jouët), Grande Cuvée (Krug), Renée Lalou (Mumm), Comtes de Champagne (Taittinger)...
A Reims, ou Epernay, les maisons de champagne ouvrent volontiers au visiteurs leurs entrailles crayeuses. On y suit les différents stades de la champagnisation, on y contemple des millions de bouteilles endormies dans l'idéale fraîcheur des caves, on y goûte le vin.
La plus grande partie du vignoble d'Alsace est implantée sur les collines qui bordent le massif vosgien et qui prennent pied dans la plaine rhénane. Tout au long de l'année, de nombreuses manifestations viticoles se déroulent dans les diverses localités qui bordent la route du Vin. Celle-ci est un des attraits touristiques et culturels majeurs de la province. le point culminant de ces manifestations est sans doute la Foire annuelle du vin d'Alsace qui a lieu en août à Colmar, précédée par celles de Guebwiller, d'Ammerschwihr, de Ribeauvillé, de Barr et de Molsheim.
Le principal atout des vins d'Alsace réside dans le développement optimal des constituants aromatiques des raisins, qui s'effectue souvent mieux dans des régions à climat tempéré frais, où la mutation est lente et prolongée.
Dans l'esprit des consommateur, le vin d'Alsace doit se boire jeune, ce qui est en grande partie vrai pour les sylvaner, chasselas, pinot blanc et edelzwicker; mais cette jeunesse est loin d'être éphémère, et riesling, gewurztraminer, pinot gris ont souvent intérêt à n'être consommé qu'après deux ans d'âge.
L'appellation alsace, applicable dans l'ensemble des cents dix aires de production communales, est subordonnée à l'utilisation de onze cépages : gewurztraminer, riesling rhénan, pinot gris, muscat blanc et rose à petit grains, muscat ottonel, pinot blanc vrai, auxerrois blanc, pinot gris, pinot noir, sylvaner blanc, chasselas blanc et rose.
Le Bordeau
Partout dans le monde, Bordeaux représente l'image même du vin. Pourtant, le visiteur éprouve aujourd'hui quelques difficultés à déceler l'empreinte vinicole dans une ville délaissée par les beaux alignements de barriques sur le port et par les grands chais du négoce, partis vers les zones industrielles de la périphérie. Et les petits bars-caves où l'on venait le matin boire un verre de liquoreux ont presque tous disparu.
La commercialisation de l'importante production de vin de Bordeaux est bien sûr soumise aux aléas de la conjoncture économique, au volume et à la qualité de la récolte. Et, les onze confréries vineuses (Jurade de Saint-Emilion, Commandement du Bontemps du Médoc et des Graves, Connétablie de Guyenne, etc.) organisent régulièrement des manifestations à caractère folklorique dont le but est l'information en faveur des vins de Bordeaux; leur action est coordonnée au sein du Grand Conseil du vin de Bordeaux. Son importance dans la vie régionale aussi, puisque l'on estime qu'un Girondin sur six dépend directement ou indirectement des activités viti-vinicole. Mais qu'il soit rouge, blanc sec ou liquoreux, dans ce pays gascon qu'est le bordelais, le vin n'est pas seulement un produit économique. C'est aussi et surtout un fait de culture. Car derrière chaque étiquette se cachent tantôt des châteaux à l'architecture de rêve, tantôt de simples maisons paysannes, mais toujours des vignes et des chais où travaillent des hommes, apportant, avec leur savoir-faire, leurs traditions et leurs souvenirs.
Le Bourgogne
Avec le Bordelais et la Champagne, la Bourgogne porte en effet à travers le monde entier la prestigieuse renommée des vins de France les plus illustres, les associant sur ses terroirs avec une gastronomie des plus riches, et trouvant dans leur diversité de quoi satisfaire tous les goût et réussir toute les associations gourmandes.
Plus encore que dans toute autre région viticole, on ne peut dissocier en Bourgogne l'univers du vin de la vie quotidienne, dans une civilisation forgée au rythme des travaux de la vigne.
On dénombre en outre quatre niveaux d'appellations dans la hiérarchie des vins : appellation régionale, " village" (ou appellation communale) de Bourgogne, premier cru, grand cru.
Et, c'est à travers toute la Bourgogne que l'on sait fêter joyeusement le vin, devant quelques "pièce" ou bouteille. Il n'en faut d'ailleurs pas tant pour aimer la Bourgogne et ses vins : n'est-elle pas tout simplement "un pays que l'on peut emporter dans son verres"?
Le Beaujolais
Officiellement rattaché à la Bourgogne, la région du Beaujolais n'en a pas moins une spécificité largement consacrée par l'usage. Celle-ci est d'ailleurs renforcée par la promotion dynamique de ses vins, menée avec ardeur par tous ceux qui ont rendu le Beaujolais illustre dans le monde entier. Ainsi, qui pourrait ignorer, chaque troisième jeudi de novembre, la joyeuse arrivée du Beaujolais nouveau. Déjà, sur le terrain, les paysage diffèrent des vignobles de l'illustre voisine; qui multiplient à plaisir les coteaux ensoleillés; et les maisons elles-mêmes, où les tuiles romaines remplacent les tuiles plates, prennent déjà l'air du Midi.
LES FETES PROFANES
La famille en fête : du sacré au profane
Les fêtes de famille, du baptême à l'enterrement, sont celles de la vie; Dans ce domaine, malgré les apparences, l'empreinte religieuse reste vivace. On se retrouve à l'église pour accueillir le nouveau-né, autour des parents, du parrain et de la marraine, pour assister à ce "rite de passage" que constitue la première communion, pour célébrer le troisième acte que celui du mariage, enfin pour saluer le départ du défunt. Que l'on en passe ou non par la chapelle, le rituel des repas plantureux, des cadeaux, des chansons et de la danse subsiste. A ce point, dans la joie de se revoir, le repas des funérailles peut passer pour une "fêtes inavouable". Anniversaires et fêtes marqués par le cérémonial du gâteau, des bougies et des présents, sont des réjouissances pérennes.
Mais ce sont bien les traditions du mariage qui demeurent les plus enracinées, surtout dans l'univers rural. En prélude, on "enterre" toujours sa vie de garçon en offrant force rasades aux amis et on va parfois chanter, la veille du grand jour, sous les fenêtres de la mariée.
Lorsque les mariés, devant monsieur le Maire, échangent leur consentement, les invités endimanchés sourient et les anciens essuient une petite larme de la nostalgie. Si une célébration religieuse double la cérémonie civile, la bénédiction ou la messe prend un caractère joyeux, avec les chants fervents, la musique, la lecture par les témoins de textes religieux ou profanes, le grand monument du oui réciproque. A la sortie, la mariée rayonnante, si belle dans dans sa robe blanche, et le marié, magnifié dans son costume neuf, sont applaudis, bombardés de riz, congratulés et photographiés. Le repas réunit les deux familles et tous les amis, l'orchestre ou la sono conduit le bal jusqu'à l'aube.
Tard dans la nuit, les mariés s'esquivent, mais, souvent repéré par quelques joyeux drilles, ils ne pourront se dérober au rite un tantinet égrillard du "tourin" gascon, des "rôties" normandes ou des "trempées" nivernaises. Entrés dans la chambre nuptiale, les amis et amies présentent aux époux un bizarre beuvrage, généralement dans un vase de nuit, dans lequel barbotent des ingrédients douteux.
Les fêtes civiques
La prise de la Bastille, le 14 juillet 1789, est devenu le mythe fondateur de la République. Pourtant, ce n'est qu'en 1880 que le 14 juillet devint officiellement la fêtes nationale.
De nos jours, les défilés militaires du matin, à Paris et dans les régions, attirent encore un public enthousiaste. Puis, les fanfares municipales prennent le relais, dans une ambiance moins martiale. La nuit, très attendue, est annoncé par la "clique" qui conduit la retraite aux flambeaux. Dan sson sillage, familles et bandes rieuses se rendent sur les lieux du feu d'artifice, toujours spectaculaire.
La fête des conscrits constituait, pour le jeune Français, le principal rite de passage à l'âge adulte. Egalitaire, le service armé à servi longtemps de creuset à l'unité nationale et au patriotisme, par-delà la diversité sociale et ethnique. Malgré les corvées de pluches, les marches et les manoeuvres, les abus des adjudants de quartiers et les odeurs de chambrée, le service militaire était vécu comme une mutation fondamentale. Il fallait donc s'y préparer et, l'année de la conscription, célébrer bruyamment cette accession à la virilité. Ainsi, dans la plupart des campagnes, les conscrits faisaient le tour des fermes pour quêter les sommes nécessaires à leur banquet. En Bresse, on prévoyait autant de jours de quête que de conscrits, et, chaque soir, on se réunissait chez l'un d'eux pour vider forces verres de vin ou de marc! Comme les conscrites, ils leur offraient aussi la cocarde et les amenaient au bal de la "classe".
Les habits de fête
Les beaux costumes du temps passé ne sont plus portés par les villageois. Hormis quelques sortie lors d'un mariage ou d'une grand-messe, dans des régions à forte identité culturelle comme l'Alsace ou la Bretagne, ils n'apparaissent plus que dans les musées ou lors de spectacles folkloriques
Les hommes hommes, chausss de sabots ou d'excarpins, portaient un pantalon, serré à la taille, une chemise à col très haut, un gilet croisé, de laine ou de velour, une veste ou une courte redingote. Normands, Périgourdins affectionnaient le foulard et la fameuse "biaude", une blouse aux manches plissées et parfois ceinturée. En Normandie, le haut-de-forme était de rigueur, ailleurs on abordait un chapeau de feutre à large bord. Du Pays basque et de ka Gascogne à la Provence et au Rouergue, le béret de porte encore beaucoup.
Pour les vêtements féminins, les variations dues à la créativité régionale, à la coquetterie, au désir d'imiter des modèles aristocratiques, bourgeois, citadins, étaient telles que l'on pouvait distinguer 66 types de costumes dans la Bretagne de 1900. Chaque bro, c'est-à-dire chaque pays, avait le sien. Néanmoins, les mêmes éléments se retrouvent partout : caraco de dentelle ou corsage brodé, cotillon ou jupon de droguet, robe en général très longue, parfois large ceinture très ouvragée, devantier, c'est-à-dire tablier d'apparat, souvent en soie ou en velour et presque toujours enjolivé de broderies.
Partout, selon la disposition des éléments, la qualité des tissus, la couleur des rubans, on reconnaissait l'état de fille, de femme ou de veuve, le staut social et... l'importance de la dot. Ces chefs-d'oeuvre, nés d'un savoir faire artisanal ou familial, étaient entretenus, lavés, plissés pas des lingères-repasseuses spécialisées. Le réemploi des motifs régionaux dans les vêtements ou les tissus d'ameublement d'aujourd'hui console un peu de leur inéductable disparition.
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