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Autriche

Généralités Géographie Economie et politique

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Généralités

Nom officiel République d'Autriche (Republik Österreich)
Continent Europe (hémisphère nord)
Superficie 83 000 km2
Population 8,1 million(s) d'habitants
Langue(s) officielle(s) Allemand
Capitale Vienne
Régime politique République fédérale
Chef de l'Etat Thomas Klestil
Fête(s) nationale(s) 26 octobre
Devise nationale Il appartient à l'Autriche de régner sur l'univers (Austria Est Imperare Orbi Universo -A.E.I.O.U - Devise de l'Autriche Impériale)
Monnaie nationale Euro mais c'est le Shilling (1S=100 Gröschen) qui reste en circulation jusqu'en 2002
PNB par habitant 26 378 dollars par habitant
IDH [Indice de Développement Humain] (rang mondial) 0,932 (12)
Budget de l'Etat 50,7 % du PNB
Pays frontaliers Allemagne, République Tchèque, Slovaquie, Hongrie, Slovénie, Italie, Suisse et le Liechtenstein
Mers Pas de mer


Géographie [Retour en haut de la page]

L'Autriche au coeur de l'Europe L'Autriche est née des Alpes et reste accrochée à cette épine dorsale de l'Europe. LEes reliefs montagneux y occupent la majeure partie du territoire, les deux tiers environ de celui-ci, comme pour commémorer ces vieux royaumes montagnards qui fleurirent vers la fin du Moyen Âge avant d'être disloqués par les nationalismes engendrés par la plaine. Que cet Etat alpestre d'aujourd'hui ait survécu, alors que ses semblables étaient emportés par le modernisme politique, nous montre combien l'Autriche a su être, au cours des siècles, sinon la mère du moins la mémoire de l'Europe, une sorte de "pont territorial" selon la forte expression de l'historien autrichien Adam Wanduszka. En effet, l'Autriche assura tour à tour la liaison entre l'Italie méditerranéenne, les plaines germaniques et les Balkans, à l'époque où sa vocation n'était rien moins que "l"empire de l'univers". Ce rappel historique est indispensable à qui veut comprendre ce que représentent les 83 949 km2 de l'actuelle République d'Autriche.
Est-ce assez dire que l'Autriche d'aujourd'hui est entourée de pays qui furent en partie ou en totalité des fractions de la Grande Autriche lorsque celle-ci était l'héritière du Saint-Empire romain ? Ses voisins l'ex-Yougoslavie au sud-est, l'ex-Tchéquoslovaquie à l'Est et la Hongrie au nord, sont nés du dépeçage de l'Empire austro-hongrois en 1918 ; tandis que l'Italie au sud et la Suisse à l'Ouest (sans parler du Liechtenstein) furent en partie dominées par elle à des époques plus reculées de l'histoire. Quoi d'étonnant dès lors que le territoire de la République d'Autriche avec sa forme allongée le long de l'axe alpin, participe peu ou prou de chacune de ces composantes européennes. Partant de ce constat, les formules n'ont pas manqué qui procèdent à un nouveau dépeçage : "l'Asie commence aux portes de Vienne", "l'Autriche troisième pôle, le pôle de l'altitude", comme si l'Autriche n'avait plus le droit à une apparence composite, elle qui se situe au coeur même de l'Europe et participe de tous ses éléments.

Un relief marqué par les Alpes On retouve cette dissection dès qu'on aborde le relief du pays. En gros, on peut y distinguer trois grandes zones : les Alpes, la plaine du Danube et le massif bohémien.
De l'évocation historique ci-dessus, il ressort clairement que les Alpes occupent une place prépondérante dans ce pays, toute l'épaisseur des Alpes. Car l'Autriche est le seul pays d'Europe à posséder une tranche complète de la chaîne alpine. L'Italie, la France, la Suisse, l'Allemagne, ou la Slovénie ne possède qu'une ou deux voire trois zones structurelles des Alpes, l'Autriche, elle, englobe à la fois la zone axiale de la chaîne, ses deux fossés latéraux ainsi que des segments des deux chaînes préalpines, celle du Nord et celle du Sud. Outre cette séquence complète de la structure alpine, avec tout ce que cela implique de nuances à propos de chaque aspect de la géographie montagnarde, retenons l'atout alpin majeur dont dispose l'Autriche dès qu'il s'agit de la montagne et de son exploitation. En ce domaine, la formule "les Alpes, c'est l'Autriche" relève moins qu'ailleurs de l'exagération publicitaire.
LES ALPES[Voir la carte des Alpes autrichiennes]
Préalpes du Sud, Alpes carniques, Karawanken Dans la séquence autrichienne des Alpes orientales, les Préalpes méridionales sont représentées par les Alpes carniques et le Karawanken. Ce sont des blocs de sédiments malaisés à traverser car les cols y sont rares (Plökenpass, Würzenpass, Lorblpass) et les bords se redressent souvent en falaises.
Imposante borne calcaire étirée à l'est d'Arnoldstein, le Karawanken dresse ses murailles à plus de 1000 m au-dessus des vallées de la Drave et la Save, et culmine au Mittagelkogel à 2 143 m. Ici, le relief impose sa frontière naturelle qu'emprunte la frontière politique entre l'Autriche et la Slovénie. A l'ouest d'Arnoldstein, les Alpes de Carniole érigent une barrière équivalente entre l'Autriche et la
province italienne du Frioul. La palissade des sommets se hisse à près de 3000 m : 2780 m au Hohe Warte, 2700 m au Hochenweisestein et 2433 m au mont Helm qui domine la passe de Dobiaco. Encore est-elle doublée au nord par les Dolomites de Lienz et les Gailtaler Alpen. Seule chicane entre ces deux forteresses, celle qu'emprunte la voie antique d'Udine à Villade. Elle est si peu commode qu'elle est aujourd'hui doublée par un tunnel. Au nord de cet écran s'étire un segment du Sillon alpin méridional. Bien que l'existence de ce sillon soit parfois controversée, c'est bien ainsi qu'il faut considérer l'ensemble de dépressions qui sépare la structure préalpine méridionale de l'axe alpin autrichien. Certes, cette dépression ne présente pas une physionomie homogène : à l'est, le bassin de Klagenfurt prend des allures de plaine intérieure. Encore est-il mal relié au bassin de Graz qui en est le prolongement oriental. Tandis que, vers l'ouest, au-delà de Villach, la haute vallée de la Drave est davantage prisonnière de l'étau montagnard que réellement séparative des reliefs. C'est cet emprisonnement, ce tracé coudé par plusieurs captures qui rendent difficiles la "lecture" du Sillon alpin dans ce secteur. Cependant face aux différences d'altitudes entre les montagnes riveraines et le fond encaissé de la vallée, devant la continuité de cette gouttière, et en considérant la diversité des structures au nord et au sud de ce fossé, on est bien forcé de conclure à l'existence d'un Sillon méridional alpin en Autriche
La zone axiale alpine : des structures diverses Au nord du Sillon méridional, la zone axiale alpine forme la nervure centrale de ce grand arc montagneux qui, des Alpes niçoises aux montagnes de Slovénie, sépare l'Italie du reste de l'Europe. En territoire autrichien, cette zone axiale se présente avant tout comme un enchevêtrement de reliefs aux structures aussi diverses que l'histoire géologique de ces terrains. En effet, le mouvement orogénique alpin associé à une érosion glaciaire intense laisse apparaître le système pennique qui surgit ici en fenêtre sous l'austro-alpin. Encore faut-il nuancer car les épisodes du métamorphisme sont ici très nombreux. Le vieux gneiss n'arrive pas toujours à percer la couverture des marbres micacés et des prasinites (sommet du Gross Glockner, par exemple), alors que la dernière période de métamorphisme s'est produite pendant la phase alpine, avant l'ocligocène. D'ailleurs, le mouvement de surrection est encore actif dans les massifs jeunes, comme en témoignent des mesures fines effectuées au cours des années récentes. Il semblerait même que les Hohe Tauern dans leur ensemble se soulèvent à raison de 1mm par an.
Les "fenêtres" du système pennique sont essentiellement représentées par les massifs de l'Ötztal, des Alpes de Stubaï, les Alpes du Zillertal, les Hohe Tauern et un pointement dans les Niedere Tauern. Tandis que les Alpes de Gurktaler, de Seetaler, la Sanalp et les Alpes de Fischbacher procèdent de la couverture austro-alpine que l'on retrouve d'ailleurs aussi en parement formant des auréoles autour des vieux massifs énoncés plus haut. Tous ces massifs sont élevés. L'Ötztal culmine à 3 772 m (Wildspitze), le Stubaï à 3 507 m (Zuckerhütl), le Zillertal à 3 479 m (Gross Möseler) et son massif annexe, les Alpes de Tuxer, se hisse déjà à 2 760 m (Rastkogel). Quant aux Hohe Tauern, c'est un vocable commode pour englober une multitude de massifs mitoyens : Gefereggengebirge, Glocknergruppe, Sonneblickgruppe, Kreuzeekgruppe, Ankogel gruppe, Radstadter Tauern. Autant dire un massif compact où les altitudes dépassent souvent 2 500 m et se hissent à plus de 3 000 m dans le massif du Glockner, son point culminant, est aussi le sommet le plus élevé d'Autriche avec 3 797 m. Mais il ne faut pas oublier que les cimes qui l'environnent, Gross Wiesbachhorn (3 564 m), Weible (3 121 m), Muntanitz (3 231 m), Kitesteinhorn (3 203 m), sont toutes d'imposantes montagnes. Au contraire, lorsqu'on se dirige vers l'est, les massifs axiaux perdent un peu de hauteur. Des 3 360 m du Hochalinspitze dans le massif de l'Ankogel, ultime bastion des Hohe Tauern, on passe aux 2 863 m du Hochgolling, plus haut sommet des Niedere Tauern, puis aux 2 140 m du Gross Speikkgler dans les Koralp pour finir par les modestes sommets des Alpes de Fischbacher dont aucun n'atteint 2 000 m.
Le sillon alpin septentrional La position d'Innsbruck est d'autant plus avantageuse que son site occupe un élargissement du Sillon alpin septentrional. En principe, l'origine de ce fossé se situant sur le plan de faiblesse structurelle que constitue le contact entre les sédiments secondaires et les roches métamorphosées de l'axe alpin, sa subséquence devrait trancher entre la masse sédimentaire et la masse ignée. C'est le cas dans l'ensemble bien que la "lecture" de son tracé soit par endroits difficile et que l'on mette entre parenthèses une oblitération de ce fossé. En effet, si le faciès de ce Sillon septentrional est particulièrement typique entre Innsbruck et Landeck ainsi que le lac de Constance à Bludenz, il est encore inachevé entre Bludenz et Landeck, la passe de l'Arlberg, à une altitude de 1 793 m, se situant 1 200 m environ au-dessus du niveau de base du Sillon. Mais l'obstacle le plus important se dresse à l'est d'Innsbruck, entre cette ville et Bischofshofen, matérialisé par la coulée de schiste formant l'Alpe de Kitzbühel. Le fossé d'érosion s'évacue par le nord grâce à une brêche dans le rempart préalpin, tandis que le fossé de discontinuité n'est matérialisé que par la petite vallée de la Salzach (de sa source jusqu'à Zell am See). Ce petit fossé est sur le point de capturer le Zillertal, rejoignant ainsi le fossé principal par un tracé en baïonette.
Vers l'est, le fossé septentrional est emprunté par la haute vallée de l'Enns jusqu'à Hieflau. Il se poursuit par le bassin de Leoben, où une nouvelle coulée de schiste complique une fois encore la pureté du tracé, puis par la vallée de la Murz et celle de la Leitha.
En dépit de ces quelques oblitérations, ce fossé septentrional offre le plus long couloir où l'on puisse cheminer à l'intérieur des Alpes
Les Préalpes septentrionales Au nord de ce Sillon s'alignent les Préalpes septentrionales, l'une des régions les plus spectaculaires des Alpes. De facçon très schématique, disons que cette barrière est constituée par cinq bastions : le Vorarlberg, le Karwendel, les Préalpes de Salzbourg, l'Eisenerzer Alp et le Wiener Wald. Mais si les massifs ont en commun leur origine sédimentaire et leur géologie calcaire, en revanche leur faciès les identifie nettement. Dans le Vorarlberg et ses annexes, Bregenzer Wald, Alpe de l'Algan et Lechtaler Alp, la torsion de l'axe de plissement brise le disposition régulière des plis et disloque la masse calcaire, offrant à l'érosion une multitude de pans rocheux. Il en résulte un relief enchevêtré, sans organisation apparente, aux aspérités un peu émoussées.
Au contraire, avec le Karwendel et son massif annexe, le Mieminger Gebirge, on retrouve la disposition préalpine en grandes masses calcaires limitées par d'impressionnantes falaises. Mais nulle part cet aspect de forteresse n'est aussi sensible que dans les Préalpes de Salzbourg. Ici, chaque massif est individualisé avec sa silhouette de château fort cerné de murailles et surmonté de multiples tours, qu'il s'agisse du Taunersgebirge, du Dachstein, de l'Osterhorn, des Totesgebirge ou des Höllengebirge. C'est dans ce dernier que l'action successive de la tectonique et de l'érosion a élaboré le paysage le plus riche en fantaisies ; c'est l'aimable et surprenant Salzkammergut, décor favori des créateurs d'opérettes. Mais, parvenu sur le plateau, chacun de ces massifs ne présente plus que la surface lunaire de vastes lapiaz karstiques. Les fractures nettes qui séparent ces blocs de calcaires facilitent la circulation dans les montagnes. La trouée de Salzbourg, qui permet à l'Inn de déboucher dans la plaine, prolonge ainsi la grande voie intra-alpine qui conduit de Trento, en Italie, jusqu'à Salzbourg, via le Brenner et Innsbruck. D'autres trouées de moindre importance permettent aux rivières et aux routes de se faufiler à travers le rempart préalpin. A l'est de la trouée de l'Enns, l'âpreté des reliefs s'atténue, les altitudes s'amenuisent, l'individualité des massifs disparaît. Si le Hochschwab conserve encore quelques belles falaises et quelque sommets dépassant 2 000 m d'altitude, il n'en est plus de même pour les Alpes de Mariazell. A mesure qu'on se rapproche de Vienne, les masses enchevêtrées du Schnellalp, du Rax et du Hohe Wand, où les axes de plissements ont tantôt une direction est-ouest, tantôt une direction nord-sud, assurent une transition entre des horizons réellement montagneux et de simples collines. Dans ce secteur, on sent bien que s'épuise la force responsable du vaste mouvement orogénique des Alpes à travers l'Europe. Cette impression d'achèvement est encore accentuée sur le versant nord de ce segment des Préalpes septentrionales par la présence d'un revêtement de flyschs d'origine tertiaire qui assure une transition aux formes molles entre la zone montagnarde et la plaine du Danube.
La plaine du Danube Avec la plaine du Danube, on pénètre dans le système pannonien, c'est à dire les systèmes de dépressions qui séparent l'arc alpin de la chaîne des Carpates. La forte impulsion qui a provoqué le soulèvement des Alpes, montagnes jeunes, est aussi responsable d'une série d'accidents qui intéressent les régions voisines. C'est ainsi qu'un vieux massif hercynien s'est enlisé, créant un relief d'effondrement (graben) sur le quel se sont accumulés à chaque époque géologique des ennoyages sucessifs. La plaine du Danube résulte de cet enchaînement de phénomènes. Mais dans ces grandes lignes seulement. Car, en réalité, il existe plusieurs bassins disposés en chapelets le long du Danube. En amont, c'est le bassin de Linz, dominé au sud par les terrasses alluviales de l'Hansruck. Au bassin de Linz se rattache le Welser Heide, qui correspond à la basse vallée de la Traun ; il est ensuite prolongé par le Machlan. En aval de celui-ci, le Danube s'enfonce dans des gorges (Studengau, Nibelungengau, Wachau) jusqu'à Krems, où son cours débouche dans un deuxième bassin, le Tullnerfeld. Une clue brève mais resserée que commande Klosterneuburg le sépare encore du bassin de Vienne. Vienne occupe la sortie de ce défilé. C'est à partir de la capitale seulement que l'on peut parler de vaste plaine.
Le Marchfeld et la plaine du Burgenland Le Marchfeld n'est qu'une partie de l'immense plaine de Transylvanie, le coeur du système pannonien. Ce système s'étend, au sud du Marchfeld, jusqu'à Wiener Neustadt par la basse vallée de la Leitha, étendue sillonée de nombreux cours d'eau. Une barrière de collines, pompeusement baptisée montagne de Leitha, sépare cette plaine d'une autre étendue plate, le Seewinkel, que se partagent le lac de Neusiedl et une steppe salée encombrée de marais, le début de la grande plaine hongroise, la Puzta. Ici, la platitude du paysage simplement rompue par quelques huttes de roseaux est empreinte de ce romantisme qui inspira Franz Liszt. Mais toute cette Autriche des plaines a été recouverte de loess par les vents venus de l'est, ce qui rend ces plaines très fertiles.
Le Nord : revers du massif de Bohême Le processus d'effondrement pannonien a épargné quelques lambeaux du vieux môle de type hercynien qui forment aujourd'hui le massif de Bohême. Cette portion du nord du territoire autrichien se subdivise en unités assez difficiles à identifier : le Mühlviertel, le Walderviertel et le Weinviertel. Tout au plus peut-on distinguer un noyau orienté nord-ouest - sud-est constitué par les crêtes du Weinsberger Wald, reproduites vers l'ouest par d'autres pointements cristallins du Mühlviertel.
A la périphérie de ces ensembles, mais surtout dans le nord-est du Weinsberger Wald, le Waldviertel étale une marge de pittoresques collines boisées. Ces reliefs s'abaissent pour former les riches côteaux agricoles du Weinviertel. L'arasement prononcé du vieux socle hercynien a élaboré des horizons de plateaux vallonnés. Les altitudes dépassent rarement les 1 000 m : 1 125 m au Sterstein et 1 111 m au Viehberg, une ligne de crêtes qu'utilise la frontière austro-tchécoslovaque. Mais, à l'intérieur, les 1 093 m du Weinsberg tranchent sur des reliefs nettement plus modestes. Les sols humides sont émaillés par endroits d'étangs qui annoncent les espaces aquatiques de la Tchécoslovaquie voisine. Ces sols fertiles, depuis longtemps livrés à l'agriculture, portent les traditionelles cultures de seigle dont la paille servira à la couverture en chaume des habitats locaux.

L'Hydrographie On a souvent dit que l'Autriche était le château d'eau de l'Europe parce que son territoire irradiait des cours d'eau dans toutes les directions. Mais avant de considérer cette répartition multiple de l'eau, il convient de s'intéresser à sa mise en réserve. De ce point de vue, les Alpes autrichiennes apparaissent comme un vaste réservoir d'eau grâce à l'abondance des glaciers qui occupent essentiellement les montagnes de sa zone axiale.
Des lacs innombrables Conséquence de l'empreinte des glaciers quaternaires : la présence des lacs, favorisée par les cuvettes d'origine glaciaire, par l'imperméabilisation de ces réservoirs naturels grâce à des placages alluviaux, même sur les terrains calcaires les plus poreux, et enfin par les multiples digues morainiques abandonnées au fur et à mesure du recul du front des ice-flyschs. De sorte que l'on peut admirer des lacs sur l'ensemble du territoire autrichien, aussi bien être en plaine qu'en montagne, dans les vallées comme sur les crêtes, en terrain granitique comme en terrain calcaire.
Le plus important d'entre eux, le lac de Constance (Bodensee), qui baigne les frontières entre l'Autriche, la Suisse et l'Allemagne, ne mesure pas moins de 540 km². Sa profondeur de plusieurs centaines de mètres s'explique par un colmatage alluvial très efficace. cette imperméabilisation quaternaire se retrouve dans le fond des très nombreux lacs enchâssés dans les Préalpes du Nord, qu'il s'agisse de l'Achensee, du Walchsee ou de l'Halstattersee pour ne citer que les principaux. C'est aussi en partie de la présence lacustre (lacs de Fuschl, Moud, Atter, etc.) que le Salzkammergut tire son pittoresque. Et "l'Auberge du cheval blanc", la célèbre opérette de Benatzky, n'aurait pas trouvé son cadre complet dans le Wolfgangsee. Que dire aussi des 200 lacs qui émaillent le sol de la province de Carinthie ? Quant au lac de Neusiedl, dans la plaine du Danube, sa superficie ne mesure pas moins de 350 km2 mais ses rives peuvent s'agrandir avec les pluies. Dans la zone axiale alpine, il existe des lacs de vallées, serrés dans des clues, comme le
Schwarzsee, et des lacs de versants plus petits, mettant à profit des cuvettes d'ampleur modeste. Enfin, les Préalpes ne sont pas en reste avec les belles étendues du Weissensee et du Wörthersee.
Le château d'eau de l'Europe Ces immenses réserves hydriques (estimées à plusieurs milliards de tonnes) stockées dans les montagnes alimentent avec régularité les principaux réseaux fluviaux de l'Europe centrale qui se chargent de les diffuser aussi bien vers la mer Noire que vers la mer du Nord. A tout seigneur, tout honneur, parlons d'abord du Danube, le fleuve autrichien par excellence, axe géographique, économique et sentimental du pays, le beau Danube bleu des valses viennoises, aux eaux trop souvent souillées par les pollutions modernes. L'Autriche n'en possède plus que le cours moyen, entre Passau et les abords de la capitale slovaque, Bratislava. Ses affluents de rive gauche drainent toutes les eaux provenant des monts de Bohême soit directement, soit par l'intermédiaire de la March (Morava). Mais ses affluents de droite le grossissent aussi des eaux venues des Alpes. Certains de ces collecteurs secondaires comptent parmi les grands alpins. A commencer par le réseau de l'Inn, qui draine les eaux du Tyrol, des Préalpes nord-occidentales et des plus importants massifs de la zone axiale. Dans une moindre mesure, l'Enns et la Leitha contribuent à faire du Danube le fleuve majeur des Balkans. A côté de ce réseau puissamment ramifié, le drainage vers le Rhin et la mer du Nord n'intéresse que la portion la plus occidentale du Tyrol et le Vorarlberg, une section vraiment infime du territoire autrichien. Plus intéressante est la contribution de la Drave. Ce fleuve tributaire du Danube qu'il ne rejoint qu'en Slovénie, parcourt quelque 300 km à l'intérieur des Alpes autrichiennes avant de pénétrer dans ce pays. Il collecte ainsi directement les eaux des Alpes méridionales d'Autriche et se renforce en outre des eaux que lui apporte la Mur, dont le cours reste longtemps parallèle au sien dans les montagnes, dont il est parfois séparé par moins de 15 km mais qui fait un détour par Leoben et Graz. Ce tracé montagnard d'une bonne partie des cours d'eau autrichiens est générateur de nombreuses cascades, notamment lorsque le torrent aborde le versant abrupt, voire vertical, formé par les flancs des vallées en auge. C'est le cas, par exemple, des célèbres cascades de Krimml dont les panaches d'embruns sont aujourd'hui faciles à contempler grâce à des aménagements touristiques à entrée payante.
L'empreinte des glaciers Les glaciers sont les appareils résiduels des énormes calottes glaciaires qui recouvrirent les Alpes au cours des quatre grandes glaciations européennes : günz, mindel, riss et würm. Aux trois premières de ces quatres périodes, la totalité du territoire autrichien était recouverte de glace. A la glaciation de würm, seule la portion de territoire située au nord de Linz n'était pas englacée. Et, bien sûr, la présence de telles masses de glace a fortement modifié la morphologie de ce territoire.
Outre l'arasement dont les effets sont plus visibles dans les monts de Bohême que dans les Alpes, la glace en mouvement a produit de puissants phénomènes d'abrasion. Les profils de vallées en U si caractéristiques et parfois si impressionnantes par leur aspect encaissé sont les stigmates de l'affouillement des thalwegs et le calibrage des versants des sillons. Sur les crêtes, l'abrasion glaciaire a sculpté des cirques qui rajeunissent les pentes. Dans le massif du Gross Glockner, par exemple, à côte de la cime principale plus arasée que surcreusée, on observe le superbe cirque nord du Kitzsteinhorn ou le cirque de Weissbahnhorn, tous deux marqués par des amphithéâtres aux parois hautes de 600 à 700 m. A l'actif de l'abrasion glaciaire encore, les innombrables cuvetes évidées dans le sol ou ces ruptures de pentes provoquées par la superposition d'effets d'appareils glaciaires de puissances différentes. Ces matériaux charriés par les fleuves de glace ont ensuite été déposés en alluvions. si les moraines frontales des grands appareils quaternaires doivent être recherchées au-delà des frontières de l'Autriche, le territoire de ce pays porte d'innombrables traces de remplissage glaciaire : placages de versants, colmatages de fonds de vallée, terrasses alluviales. Les plaines du Danube ne sont rien d'autre que des terrasses morainiques remodelées par le fleuve
Des oscillations climatiques ont provoqué un réchauffement progressif des températures entrecoupé de phases de refroidissement, par exemple entre l'an 400 et l'an 750 ou entre 1200 et 1460, encore au début du XVIIIe siècle qui doit être considéré comme le "petit âge glaciaire". Mais la tendance générale au réchauffement explique la réduction des grands appareils quaternaires dont les glaciers actuels ne sont que les vestiges. Quoi qu'il en soit, les Alpes autrichiennes comptent encore de superbes glaciers. Avec ses 24,5 km2 et ses 10,2 km de long, le Pasterzee, que les touristes au Gross glockner contemplent depuis le belvédère François-Joseph, est à la fois le plus spectaculaire et le plus puissant. Mais les conditions climatiques favorables autorisent le maintien des glaciers à des altitudes assez basses. C'est ainsi qu'on en trouve dans les Préalpes jusqu'à des altitudes inférieures à 2 000 m, le glacier de Hallstatt au Dachstein, par exemple, ou dans ces lieux plus inattendus comme la caverne glacée de l'Eisriesenwelt creusée à l'intérieur des Préalpes de Salzbourg.
Flore et faune L'effet de barrière provoqué par les Alpes place la végétation de l'Autriche dans une aire helvéto-norique. Mais les influences méditerranéennes, voires atlantiques, viennent nuancer ce modèle pour botanistes. De plus, les relictes arcto-glaciaires qui subsistent en altitude apportent sur les crêtes un étagement particulier de végétation, la steppe alpine. A ces relictes, il convient de rapprocher des espèces épargnées par des microclimats comme le rhododendron hirsute, plante qu'on ne rencontre que dans le bassin de Klagenfurt.
Plus intéressantes que la disposition étagée des espèces végétales, ce sont les associations naturelles de plantes qui forment ici de grands ensembles. Les espaces cultivés par l'homme ont profondément modifié cette distribution dans les plaines ; les grands biotopes réapparaissent dès les premières pentes de montagnes. Dans les monts de Bohême, on retrouve les arbres à pépins ou à noyaux autochtones, cerisier ou noisetier, voisinant avec les céréales ou la pomme de terre. Plus haut, l'étage montagnard porte d'impressionantes forêts de conifères. La limite de la forêt est à 300 m d'altitude dans le Karwendel, la limite supérieure vers 1 600 m. Mais il y a des exceptions par suite d'expositions particulières de certains massifs alpins aux vents atlantiques humides. C'est ainsi que dans l'Ötztal, on trouve des arbres jusqu'à 2 400 m d'altitude. Plus haut, l'étage alpin étale ses steppes. Enfin, la zone des rochers est colonisée par des associations de plantes formant ce que les botanistes appellent la "végétation prostrée", plantes herbacées en coussinets, aux tiges brèves et aux longues racines incrustantes.
Bien entendu, la nature des sols modifie peu ou prou ce schéma. Ainsi, les schistes et les marnes de l'Alpe de Kitzbühel ou de Bregenzerwald donnent des sols profonds, humides, porteurs de grasses pelouses où, l'été, les troupeaux carillonnent.
La faune sauvage résiduelle trouve ici l'un de ses derniers refuges en Europe. Si l'ours a peut-être disparu, le loup se rencontre encore dans les forêts de l'Est autrichien. Le bouquetin peuple les parois, notamment dans le Dachstein ; le chamois se reproduit dans l'ensemble de la zone alpine ; enfin le chevreuil et le lynx séjournent dans les grands massifs forestiers de basse altitude.
Occupation des sols et paysages Plaines, forêts, montagnes ont conditionné différents types d'occupation des sols par des populations installées dans ces régions depuis de nombreux millénaires. En plaine, le défrichement depuis longtemps entamé livre l'espace à l'agriculture. Seuls demeurent peu peuplés les espaces marécageux de la Putza, entre le lac de Neusiedl et la frontière hongroise. Ce type agricole d'occupation des sols a gagné au cours des siècles les "golfes de plaine" que sont les bassins intra-alpins et les segments des deux sillons. C'est à partir de cet ensemble que sont nées les villes installées au point de franchissement d'une rivière (Innsbruck), au débouché d'une vallée (Salzbourg) ou commandant un passage stratégique (Vienne). Burgenland ou Salzkammergut sont des noms de régions à usage plutôt touristique qui désignent les zones de plaine particulièrement pittoresques à l'est de Vienne et de Salzbourg qui ont en commun ces paysages à dominante humaine. A partir de 300 à 400 m d'altitudes, la forêt imposant ses grandes unités sombres, monotones, un peu terrifiantes de conifères, des colonies de bûcherons ont défriché des clairières et fixé des points de peuplement qui, souvent, conservent encore un aspect précaire, notamment en Styrie. Mais les occupations des sols les plus caractéristiques d'Autriche intéressent l'étage alpin, c'est-à-dire un habitat permanent à des altitudes supérieures à 1 400 m. On y distingue deux types de structures sociales : les agriculteurs-éleveurs et les populations à élevage dominant. Dans le premier cas, le village souvent installé sur un replat glaciaire ensoleillé, est entouré par les champs cultivés, tandis que quelques chalets d'altitude permettent l'élevage estival par des bergers (Dachstein, par exemple). Dans le second cas, des maisons isolées ou groupées en village voisinent avec des chalets de montagne qui constituent autant d'étapes à la migration estivale des troupeaux. Mais le déclin que connaît le pastoralisme en Europe depuis le début du siècle n'a pas épargné l'Autriche. Et l'on voit peu à peu disparaître cette forme de paysage verdoyant émaillé de chalets dont le Tyrol s'était fait l'image. A la place apparaissent des surgeons urbains, stations d'altitude consacrées au ski. Vorarlberg, Tyrol, Carinthie sont des régions dont les noms demeurent synonymes de ces paysages montagnards et riants.
Les vallées voies de communication à travers les siècles En Autriche, ce sont moins les montagnes que les vallées qui particularisent les Alpes. En effet, outre les deux sillons qui appartiennent à la disposition structurelle des Alpes, ces massifs montagneux sont entaillés par des vallées longitudinales qui tantôt prolongent un segment de sillon, tantôt lui sont parallèles. Ainsi le cours de la Salzach et celui de la Mur jusqu'à Leoben se développent sur 70 km à travers les montagnes ; la Drave sur 100 km jusqu'à Villach ; l'Enns, presque autant. Mais ce record est battu par le cours de l'Inn qui, du Tyrol à la trouée de Salzbourg, ne parcourt pas moins de 200 km, serré dans l'étau montagnard.
Des cols longitudinaux font, de plus, communiquer ces vallées entre elles. C'est le cas, par exemple, du Gaberl Pass (1 551 m) en Styrie, entre la Mur et le bassin de Graz, ou des Hochtaunbergpass (1 765 m) entre le Zillertal et l'Oberpinzgan. Tant et si bien que la haute barrière alpine, loin d'être un obstacle, devient un vaste réseau de liaisons, notamment entre la plaine du Pô et celle du Danube.
Les vents Le compartimentage du relief joue un rôle déterminant dans la mécanique des vents, locaux. Chaque région des Alpes autrichiennes connaît sa "brise de vallée" (nommée Talwind, Unterwind, suivant les endroits) et sa "brise de montagne" (baptisée Begwind ou Oberwind). Mais une mention spéciale doit être faite pour le foehn qui obéit à un mécanisme de compression procurant à ce vent des cimes son caractère de souffle chaud, presque brûlant. C'est le Tauerwind du Salzkammergut, ailleurs le "mangeur de neige", car le foehn a un rôle bénéfique, il écourte l'hiver et allonge l'automne. "Un jour de foehn dévore autant de neige que 14 jours de soleil", affirme un proverbe de l'Ötztal. Dans le Tyrol, on lui reconnaît même des des mérites agricoles, comme en témoigne son surnom local, "Türkenwind", non pas le vent de Turquie mais le vent qui fait pousser le blé turc. Ce sont ces périodes où le souffle du foehn dégage le ciel et réchauffe la température qui sont incontestablement les meilleures périodes pour visiter l'Autriche, non point l'été, souvent pluvieux, ni le fort de l'hiver, où il neige, mais les arrière-saisons.
Le climat Carrefour de l'Europe, l'Autriche l'est aussi sous le chapitre du climat. Son ciel est le théâtre où s'affrontent les influences atlantiques, continentales et adriatiques. Encore ces manifestations sont-elles accentuées par le relief jouant tantôt le rôle d'écran, tantôt celui de corridor. D'une façon générale, la marque continentale intéresse essentiellement les monts de Bohême, où les rudes hivers contrastent avec des étés chauds, et certains bassins des Alpes orientales, où les conditions sont particulièrement difficiles. Le géographe G. GEnsler a fait remarquer, par exemple, que, près de Klagenfurt, à 440 m d'altitude, la neige tient 3 mois et janvier y est plus froid qu'à Hammerfest, au nord du cercle polaire, tandis que juillet y est aussi chaud qu'à Bordeaux. L'influence atlantique se manifeste en matière de pluviosité. Les versants occidentaux sont plus arrosés que les versants orientaux et la quantité de précipitations diminue en montagne lorsqu'on va de l'ouest à l'est. C'est ainsi que dans l'Ötztal et dans le Stubaï, autour de 2 000 m d'altitude, une lame d'eau enregistrée de 2 500 mm, normale à cette altitude dans les Alpes occidentales, n'est plus le fait ici que pour quelques îlots. Plus à l'est encore, dans les Hohe Tauern, on n'observe plus que 1 734 mm par an à 3 105 m d'altitude. Dans les Alpes autrichiennes, une exception doit être faite pour les Préalpes carniques, qui reçoivent 2 000 mm d'eau. Cette augmentation aussi locale que soudaine est à mettre au compte des influences maritimes venues de l'Adriatique toute proche.
Mais ce qui caractérise le mieux le climat autrichien, c'est la présence du "pôle vertical" due à la grande élévation des montagnes. Ce pôle vertical est celui qui fait passer des températures chaudes de l'été aux neiges éternelles lorsqu'on s'élève de quelque 4 000 m. Pourtant, si la norme veut que la température s'abaisse à mesure qu'on s'élève, on observe fréquemment ici le curieux phénomène de l'inversion des températures. Celle-ci est due à l'humidité très forte qui règne sur les marges des chaînes de montagne et y abaisse les moyennes thermiques. C'est ainsi que tous les bassins intra-alpins souffrent de gelées sévères, funeste aux récoltes. Dans le bassin de la haute Mur, par exemple, la température peut descendre à - 35°C, ce qui en fait l'un des points les plus froids d'Europe. En revanche, sur les replats d'altitude, le rayonnement solaire a tendance à faire monter les moyennes thermiques.


Economie et politique [Retour en haut de la page]

L'année 1998 aura été celle de la présidence de l'Union européenne, que l'Autriche a assumé de juillet à décembre, créant une sorte de trêve en politique intérieure. Soucieux de s'acquitter avec brio de cette présidence, le gouvernement de coalition formé par les sociaux-démocrates et les conservateurs a supprimé les points sensibles de l'agenda politique, dont les négociations budgétaires. Le budget 1999 a été adopté en même temps que celui de 1998, à l'automne 1997.
Après avoir réussi à satisfaire aux critères de Maastricht pour entrer dans l'Union économique et monétaire dès le 1er janvier 1999, le gouvernement entend poursuivre sa politique de consolidation budgétaire. Le déficit budgétaire ne dépassera pas 2,6 % du PIB en 1998 et en 1999, selon les prévisions du ministère des finances. Le programme de stabilité du gouvernement entend réduire le déficit public à 1,4 % du PIB d'ici l'an 2002 et stabiliser la dette publique à 60% du PIB. Bien que les perspectives de croissance se dégradent, l'Autriche reste l'une des meilleures santés de l'Union européenne avec une croissance de 3,3%-3,4% en 1998 et de 2,6%-2,8% en 1999, selon les principaux instituts économiques du pays. L'OCDE est un peu moins optimiste et ne prévoit que 3,1% en 1998 et 2,4% en 1999.
En 1998, comme au cours des années précédentes, les exportations ont été le principal moteur de la croissance avec des conséquences bénéfiques pour le marché de l'emploi. Elles réalisent 25% du PIB et sont passées, depuis 1990, de 466 à 715 milliards de Shillings (de 230 à 355 milliards de francs). Deux tiers des exportations sont effectués avec l'Union européenne, dont 35% avec la seule Allemagne. Depuis l'ouverture des pays de l'Est, l'Autriche a réussi à y renforcer considérablement sa présence avec une hausse des exportations de 260% depuis 1989 soit 12,7% des exportations autrichiennes totales. Avec 5,3 milliards de dollards (30 milliards de francs), soit 6% des investissements occidentaux, l'Autriche est le cinquième investisseur en Europe centrale et orientale. La Hongrie, pays voisin, est son troisième partenaire commercial, derrière l'Allemagne et l'Italie.
Dans la majorité des cas, les investissements des firmes autrichiennes n'ont pas entraîné de délocalisations avec perte d'emplois en Autriche, mais ont contribué à créer des filiales ou des sociétés mixtes et à renforcer la compétitivité des entreprises. Le pourcentage des sans-emploi est - avec 4,5% - relativement modéré.
Le ralentissement des activités économiques en Asie, en Russie et en Amérique latine ne restera pas sans conséquences sur les exportations, qui ont enregistré une hausse de 12,5% au premier semestre 1998. Les analystes escomptent une hausse de 8,5% pour l'ensemble de l'année 1998 et de 7% en 1999. Selon leurs prévisions, le déficit du commerce extérieur devrait se limiter à 54 milliards de Schillings (26 milliards de francs) d'ici 1999 et celui de la balance des opérations courantes à 38 milliards (19 milliards de francs), soit 1,4% du PIB. Pour atteindre cet objectif, le pays table notamment sur une reprise du tourisme, qui battait de l'aile au cours des dernières années. En 1999, la conjoncture devrait être soutenue par la consommation des ménages, selon les analystes qui prévoient une hausse de 1,8% en 1998 et de 2% en 1999 avec une inflation stabilisée autour de 1%. L'année s'annonce politiquement moins calme que 1998 en raison des échéances électorales législatives, européennes et régionales.
L'Autriche en chiffres
Taux de croissance de 3,3 %-3,4 % en 1998
Taux de croissance de 2,6 %-2,8 % en 1999
PIB par habitant 19 000 $
Le PIB se répartit dans les différents secteurs avec 2 % pour le primaire, 34 % pour le secondaire et 64 % pour le tertiaire [Voir le diagramme]
La main d'oeuvre se répartit dans les différents secteurs avec 8,1 % pour le primaire, 35,4 % pour le secondaire et 56,4 % pour le tertiaire [Voir le diagramme]
Du point de vue électrique la capacité de production de l'Autriche est de 17 230 000 kW, la production effective en 1995 était de 50 200 milliards de kWh. La consommation est de 5 824 kWh par habitant.
La principale destination des exportations est l'Union européenne 64,8 % (dont 38,1 % avec l'Allemagne et 8,1 % avec l'Italie), 11,8 % avec les pays de l'Est de l'Europe, 1,6 % avec le Japon, 3,5 % avec les Etats-Unis. [Voir le diagramme]
Les principaux fournisseurs de l'Autriche sont l'Union européenne 68,4 % (dont 40 % avec l'Allemagne et 8,8 % avec l'Italie), 6,55 % avec les pays de l'Est de l'Europe, 4,3 % avec le Japon, 4,4 % avec les Etats-Unis. [Voir le diagramme]
La dette extérieure de l'Autriche est de 28 700 milliards de dollars.
Les institutions l'Autriche possède un régime démocratique. La république y a été proclamée en 1945, à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Les institutions actuelles ont été précisées par le traité d'Etat en date de 1955. Par suite de ce texte, l'Autriche se présente comme un Etat fédéral, regroupant neuf provinces autonomes, les Länder, comparables à ceux de la République fédérale d'Allemagne. La liste de ces provinces est la suivante : Vorarlberg, Tyrol, Salzbourg, Haute-Autriche, Basse-Autriche, Burgenland, Styrie, Carinthie et Vienne.
Chaque province est gérée par une fédération régionale, conseil élu par la population du Land. Par suite des dispositions du traité d'Etat, cette assemblée régionale a compétence pour s'occuper des questions relevant de l'intérêt local. Par ailleurs, les fédérations régionales envoient leurs représentants au Conseil fédéral de Vienne (58 élus). Tous les quatre ans, au cours d'élections générales, le peuple choisit les 183 députés du Conseil national. Cette assemblée délibérative et le Conseil fédéral constituent le pouvoir législatif de l'Etat autrichien. Un système complexe de procédures régit l'établissement des lois fédérales par navettes entre ces assemblées.
L'Etat est incarné par le président de la République élu tous les 6 ans. Il est le garant des grandes options de la République d'Autriche. Rappelons, à cet égard, que l'Autriche a opté pour la neutralité. A la tête de l'exécutif, le chancelier, chef du gouvernement, est responsable devant le Conseil national. C'est lui le véritable détenteur du pouvoir.
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